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Le Parapluie - de Stephan LEWIS
Le ParapluieStephan LEWIS
Printemps 1968 … mardi
Joseph Winter, jeune étudiant britannique en archéologie âgé de 24 ans, décide ce jour de profiter de cette belle fin d'après-midi afin de réviser ses cours dans les jardins de Buckingham, à Londres.
Notre futur archéologue, assis sur un banc, est penché sur ses notes, lorsqu'une toute jeune fille vient s'asseoir à ses côtés.
La conversation se noue aussitôt autour de quelques sujets futiles.
Au terme d'une petite heure, la jeune fille invite son interlocuteur à une petite fête donnée dans l'appartement de famille en l'honneur de son anniversaire, le jeudi à venir. Puis, elle l'abandonne à ses notes.
Au jour et à l'heure dite et en dépit d'une pluie battante rendant les rues quasi désertes, le jeune Winter, muni d'un parapluie à manche de nacre gravé de ses initiales, se rend à l'adresse indiquée chez la jeune personne en question. Elle l'attend en compagnie d'une vingtaine d'autres invités au troisième étage de l'immeuble.
La soirée se déroule au sein d'une douce atmosphère, agrémentée par une musique d'ambiance propice à la détente et à l'amusement. Winter noue à présent une longue conversation avec la jeune fille qui dit s'appeler Laëtitia Renault. Cette dernière lui présente un jeune ecclésiastique de ses amis passionné d'archéologie.
Vers 22 heures, le jeune Anglais salue ses hôtes après avoir remercié la jeune fille, se promettant mutuellement de se revoir.
Winter est à présent dans la rue, ressassant avec plaisir les quelques heures passées en compagnie de sa nouvelle amie, lorsqu'il ressent tout à coup le désir de fumer. Notre jeune étudiant bourre soigneusement son brûle-gueule, l'esprit ailleurs, certainement vaquant là où il était quelques minutes auparavant, lorsqu'il s'aperçoit avoir oublié son parapluie dans l'appartement. Plus satisfait que contrarié à l'idée de revoir celle à laquelle s'accrochent à présent ses pensées, il fait aussitôt demi-tour pour emprunter une nouvelle fois l'escalier et sonne à la porte d'entrée …
Curieusement, aucun écho de la petite fête ne lui parvient, et personne n'ouvre la porte malgré son insistance, alors qu'il ne s'est écoulé que quelques minutes depuis son départ.
C'est le concierge qui, alerté par son acharnement, met fin à son obstination.
- Laëtitia Renault ! Connais pas ! Voilà plus de vingt ans que cet appartement est inoccupé… lui confie ce dernier en se grattant machinalement le cuir chevelu.
A présent, plus Winter tente de s'expliquer, plus l'affaire devient confuse. Elle se termine même au poste de police du quartier en présence d'un certain Olways, propriétaire de l'appartement en question. Le récit du jeune Winter pris pour un cambrioleur étonne tout le monde… En effet, l'appartement avait bien été occupé par Laëtitia Renault et sa famille, mais il s'avère que cette jeune personne était décédée depuis une vingtaine d'années.
Suite à l'acharnement du jeune homme, on se décide finalement à ouvrir les portes de l'appartement … Il est alors plus de minuit…
Surprise … !
Plus aucune trace du mobilier entrevu quelques heures auparavant par Winter. Le parquet est couvert de poussière et les lieux semblent abandonnés depuis des siècles. A son grand étonnement, l'étudiant remarque une photographie demeurée sur un cache-radiateur … Il y reconnaît aussitôt le jeune ecclésiastique avec lequel il avait pris tant de plaisir à discuter lors de cette soirée peu ordinaire.
Le propriétaire a remarqué son air interloqué.
- Cet homme …. Cet abbé !… murmure Winter… Nous avons discuté toute la soirée !
- Cela m'étonnerait beaucoup que vous ayez parlé avec lui ce soir… sourit Olways… Il s'agit de mon grand oncle mort en Afrique où il était missionnaire.
- C'est impossible… balbutie Winter… Il y a à peine 3 heures, nous étions là, près de la cheminée à discuter !
Comme pour asseoir sa conviction, il s'est approché du tablier de marbre de la vieille cheminée ... Son regard s'est posé sur le porte-parapluies à l'intérieur duquel, couvert de poussière, se trouve un parapluie dont la crosse nacrée est gravée de deux initiales : J.W.
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Commentaires
2LaCorrienteMercredi 10 Décembre 2008 à 17:22Un véritable artifice d'histoires plus intéressantes les unes que les autres. On se distrait enfin sur ce site. merci Stephan.3Persistant108Vendredi 12 Décembre 2008 à 12:34Distrayant a souhait toutes vos histoires. C'est le royaume du fantastique et c'est tr?agr?le ?ire.
Richard Lefevre - Paris4Poulbaut7595Lundi 22 Décembre 2008 à 16:32C'est court mais c'est excellent.5Ange5893@wanadoo.frLundi 5 Janvier 2009 à 11:34On s'attend pas du tout a ça c'est comme dans le manuscrit des ombre et lénigme de la dame blanche et le manoir de la terreur. J'adore ces récits.6Colette2378Dimanche 18 Janvier 2009 à 13:46Prenant toutes ces petites nouvelles fantastiques. Je vous connais par des internautes et c'est vrai que vous avez beaucoup de talent.
Colette 23787supercopter156898Dimanche 3 Mai 2009 à 10:34super cet histoire j'aime bien aussi toute les autres vous etes un bon ?ivin8HMardi 9 Mars 2010 à 12:03Et bien! Lorsque l'irréel rejoint le naturel...
Il lui en arrive, de ces choses, à Joseph Winter... Serait-ce qu'il est originaire de la perfide Albion?9PLUMANGELundi 5 Avril 2010 à 20:41Ces histoires fantastiques me donnent la sensation d'un voyage extraordinaire, hors du temps, mais possible... pourquoi pas ? J'aime énormément tout ce qui pose question. Nous avons tant de choses à découvrir ; Ce n'est pas parce que nous n'avons pas d'explications rationnelles que cela n'existe pas !10Sophie DozinelMercredi 14 Avril 2010 à 11:11alléchant début vite vite on reste sur notre faim merci stephan bises sophie
Sophie Dozinel http://www.myspace.com/ds281111eleana216Mardi 20 Avril 2010 à 14:28j'adore ce genre d'écriture, moi aussi j'écris, surtout des poêmes, sans aucune prétention
au plaisir de vous lire12VIKTORIASamedi 19 Juin 2010 à 17:38On est en plein dans le fantastique, cette perpétuelle hésitation qui nous fait nous demander si le personnage n'est pas éventuellement fou, à moins qu'il n'ait pas rêvé et que cette soirée se soit réellement déroulée comme il l'a dit! La preuve ! Son parapluie, le sien, gravé à ses initiales! Mais... tous ces personnages avec qui il a conversé sont...morts!
Le lecteur n'a aucune issue à part s'enfermer dans cette perpétuelle hésitation, cette spirale infernale...
J'adore!!
http://www.myspace.com/viktoria_wojtyla13JENNIFER 222Dimanche 2 Octobre 2011 à 14:4014JozeFineJeudi 3 Novembre 2011 à 16:57Je me suis passionnée pour vos histoires, il ne me reste plus qu'à me procurer ces romans avec plaisir et hâte. Une lectrice qui adore vos histoiures, Josephine Maral15sylvieborneMardi 3 Janvier 2012 à 11:53Effectivement plus agréable pour les yeux.lu le parapluie.Là j'ai été étonnée..-voyage dans le temps?!...Je reviens demain..ou serai-je déjà venue..?.. http://sylvieborne.skyrock.com/profil/Bonsoir Stéphan j'ai commencé à lire , pas de suite ou alors je ne sais pas m'oriente. Ou vraiment il faut acheter vos livres. Je vous laisse un petit message dans mon blog . Amitiés Myriam
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J'ai lu vos extraits et c'est trés prometteur de voir bientot un nouveau bon livre a lire.
Une trés fidéle lectrice. Annabelle.